Résumé des actions de terrain
Pendant une douzaine de jours, Patrick Plantard et Gilles Siu ont mené une série de plongées profondes autour de Tetiaroa. Les immersions, réalisées avec des recycleurs et des mélanges gazeux spéciaux, ont permis d’atteindre des profondeurs allant jusqu’à 80 mètres. À chaque plongée, l’un des chercheurs effectuait les comptages de poissons tandis que l’autre photographiait le milieu et le substrat pour documenter les espèces et leurs habitats. Le même protocole était répété à 10 mètres de profondeur afin de comparer la composition des communautés entre les zones peu profondes et les zones plus profondes. Ces opérations, exigeantes sur le plan logistique et technique, se déroulaient à partir du bateau de Tetiaroa Society, avec le soutien du ranger Tuterai, qui a assuré la sécurité et l’organisation sur le terrain avec beaucoup d’efficacité. Une des sorties a également été réalisée avec TMT, permettant un appui supplémentaire pour la logistique et la coordination en mer.
Premières observations
Les premières observations confirment la richesse des récifs profonds de Tetiaroa. L’équipe a recensé environ 226 espèces et près de 23 700 individus, ce qui témoigne d’une biomasse importante et d’une bonne santé des populations, notamment pour les espèces commerciales, souvent observées en grand nombre et de belle taille. Ces données seront comparées à celles collectées sur d’autres sites, notamment à Moorea et Tahiti, afin de mieux comprendre les différences liées au statut de protection. Les plongées ont aussi permis d’enrichir la connaissance scientifique sur plusieurs espèces, certaines photos venant modifier les profondeurs minimales ou maximales connues pour leur présence. Une image prise à Tetiaroa sera d’ailleurs publiée dans la nouvelle édition du livre des poissons de Polynésie, représentant un juvénile de Gracilla albomarginata. Et même si les baleines ne faisaient pas partie du protocole, leur chant omniprésent pendant une plongée a marqué les chercheurs, qui ont eu l’impression qu’une d’entre elles nageait tout près d’eux.
Perspectives
La prochaine étape du projet sera de reproduire ce travail sur l’île sœur de Moorea, au sein de l’aire marine protégée de Tiahura, afin de comparer les résultats entre différents sites. À plus long terme, l’équipe souhaite transformer cette première exploration en un suivi régulier des récifs profonds, pour mieux comprendre l’évolution des écosystèmes marins dans les aires protégées de Polynésie. Selon les résultats et les financements à venir, les chercheurs espèrent pouvoir revenir à Tetiaroa pour poursuivre ce travail et consolider cette première série de données particulièrement prometteuse.
