Ce projet s’intéresse au rôle écologique des oursins sur les récifs coralliens de Tetiaroa. Les récifs sont des écosystèmes essentiels pour la biodiversité marine et la protection des côtes, mais ils subissent de profondes transformations sous l’effet du changement climatique et de la dégradation des habitats. Dans les zones où les poissons herbivores ont diminué, les oursins, en particulier ceux du genre Echinometra, peuvent partiellement remplacer leur rôle en empêchant la prolifération des algues. Toutefois, lorsqu’ils deviennent trop nombreux, ils risquent d’endommager la structure du récif et de fragiliser son équilibre. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer la densité et la répartition de ces oursins à Tetiaroa, de mieux comprendre leurs interactions avec les jeunes coraux et d’établir une base de comparaison avec d’autres récifs du Pacifique, notamment ceux de Moorea et de Tahiti.
Résumé des actions de terrain
Une première mission de recherche a eu lieu en juillet 2025, menée par Charlie Braman, Abigail Youngblood et Finnegan Menn. L’équipe a parcouru plusieurs zones du lagon et des pentes externes de l’atoll afin de recenser les populations d’oursins Echinometra, d’observer la présence et la santé des jeunes colonies coralliennes et d’examiner le régime alimentaire des oursins. Ces observations ont permis d’établir un premier état des lieux des relations entre ces organismes et les récifs de Tetiaroa.
Résultats préliminaires
Les premières analyses montrent que Tetiaroa abrite une population d’oursins relativement faible comparée à celles de Moorea et de Tahiti. Cette différence pourrait s’expliquer par une plus forte pression exercée par les poissons prédateurs ou par un impact humain moindre sur l’atoll.
Les chercheurs ont également noté que les petits coraux étaient peu nombreux dans le lagon, ce qui pose la question de leur origine et de leur recrutement. Malgré cela, le lagon de Tetiaroa se distingue par la taille et la vitalité exceptionnelles de ses formations coralliennes, qui semblent prospérer même dans des eaux chaudes et peu profondes.
Perspectives
La suite du projet consistera à approfondir la comparaison entre Tetiaroa et d’autres îles de l’Indo-Pacifique afin d’identifier les facteurs naturels et humains qui influencent les populations d’oursins. Les chercheuses souhaitent aussi mieux comprendre les liens entre la densité des oursins et la santé générale des récifs coralliens. Un retour à Tetiaroa est envisagé à l’été 2026, sous réserve de financement, pour explorer plus en détail la distribution des jeunes coraux dans le lagon et étudier leur croissance. Les résultats seront présentés lors de plusieurs conférences internationales, notamment à San Diego, Glasgow et Auckland, afin de partager plus largement les enseignements tirés de cette recherche.
